Le renoncement aux soins

Publié le 21/10/2022, modifié le 21/10/2022

Apparue dans les années 1990, l’expression « renoncement aux soins » est de plus en plus utilisée, au risque de se voir quelque peu galvaudée. En effet, il n’est pas rare qu’elle soit confondue avec le « refus de soins » ou le « non recours ». Or, il s’agit de terminologies bien différentes. C’est pourquoi, nous lui consacrons aujourd’hui tout un article, afin de mieux assimiler le sujet et de comprendre en quoi il est un indicateur d’inégalités sociales.

Qu'est-ce que le renoncement aux soins ?

De manière simpliste, on pourrait définir le renoncement aux soins comme toute personne ayant des problèmes de santé qui refuserait de se soigner. Le site d’information vie-publique.fr va plus loin et souligne son côté subjectif :

"Le renoncement aux soins est une notion qui vise à identifier les facteurs objectifs et subjectifs de non-recours à un soin ou à un professionnel de santé." - Extrait du site vie-publique.fr

Chaque personne peut avoir ses raisons de ne pas se rendre chez un médecin. Il n’existe pas de mesure objective du renoncement aux soins. Néanmoins des sondages permettent d’identifier les principales causes et d’appréhender ce phénomène.

Renoncement aux soins : des études comme signaux d'alertes

Même si elles ne sont pas courantes, quelques études sur le renoncement aux soins subsistent. Ainsi, en 2014, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) du Gard s’associe avec l’Observatoire des non-recours aux droits et aux services (ODENORE) pour créer un « baromètre du renoncement aux soins » (BRS). Des sondages d’assurés qui se sont généralisés à l’échelle nationale et qui ont permis à l’Assurance Maladie de proposer un nouveau dispositif d’accompagnement personnalisé.

« Aujourd’hui, 1/4 des assurés rencontrés en cpam déclarent avoir renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois. » - Extrait du site de la CPAM de Charente-Maritime

Plus récemment, c’est un sondage réalisé par l’Institut Opinionway⁽¹⁾ qui révèle que 59% des personnes interrogées affirment avoir renoncé à des soins au cours des douze mois. L’étude avance plusieurs causes comme l'éloignement géographique, le délai d'attente trop important ou encore l’aspect financier qui « constitue la première raison justifiant de ne pas se soigner. »

(1) sondage réalisé par l’Institut Opinionway pour le journal Les Échos et Harmonie Mutuelle

Le motif financier : cause importante de renoncement aux soins

Les motifs de renoncement aux soins sont ainsi multiples. On retrouve par exemple :

le délai : des rendez-vous avec le praticien trop éloignés dans le temps
la distance : disparités géographiques et territoriales. On parle alors de « déserts médicaux »

« Un désert médical désigne une zone géographique dans laquelle il est très difficile, voire impossible, de se faire soigner par un professionnel de santé en raison de l'absence de médecins à proximité. » - Extrait du site vie-publique.fr
les moyens matériels : le patient ne dispose pas de moyen de transport
la disponibilité : la personne ne peut être disponible aux horaires proposés par le praticien
la complexité des démarches vers les soins
l’appréhension du diagnostic
l’absence d’une couverture santé
le coût des soins : tarifs pratiqués par les professionnels de santé, reste à charge important, impossibilité de faire l’avance des frais, etc.

Renoncer à se soigner à cause des difficultés financières est un marqueur social fort. D’autant que l’ensemble des études révèlent que les personnes les plus modestes sont les plus sujettes au renoncement.

Les personnes les plus modestes les plus touchées

Face aux fins de mois difficiles, les personnes en situation de précarité se retrouvent à faire des choix. Ainsi certains soins médicaux peuvent leur apparaître superflus.

« En cas de précarité ou de baisse du pouvoir d'achat, les Français renoncent d'abord à ce qui leur semble le moins dommageable pour leur santé. Ce qui est préoccupant, c'est la sous-estimation, passé un certain âge, d'un bilan de santé général ou cardiologique. Confronté à une situation financière difficile, on ignore certains risques qui ne sont pas forcément perceptibles » - Propos de Ronan Chastellier, sociologue – Les Echos - Le 19/11/2019

Des choix non sans conséquence, qui amènent le plus souvent à une détérioration de leur état de santé.

Les conséquences du renoncement aux soins

Plusieurs études montrent que renoncer à se soigner n’est pas sans risques. Les personnes peuvent être confrontées à :

de l’anxiété
de l’isolement
une aggravation des symptômes qui peut amener à une hospitalisation
des dépenses de santé supplémentaire

Des problématiques qui montrent que nous ne sommes pas tous égaux dans l’accès aux soins !

« Parce que la santé est une composante de l’insertion sociale, parce que ce sont les personnes en situation de vulnérabilité du fait d’une maladie, d’un handicap, d’un état de dépendance et/ou de difficultés sociales qui sont les plus sujettes à renoncer aux soins et parce que l’assurance santé n’est pas une fin en soi : APS Prévoyance est créée en 1985 avec la ferme volonté de changer les choses ! » Extrait de l'article "APS Prévoyance : plus de 35 années d’expérience sociale et solidaire" - Le Point – Le 02/08/2022

APS Prévoyance engagée pour l’accès aux soins.

L’accessibilité des soins et l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité est au cœur des actions d’APS Prévoyance. Nos conseillers sont à l’écoute et prennent le temps de les accompagner dans leurs démarches. Ils les informent sur les nouveaux dispositifs comme MonPsy, le 100% santé ou la Complémentaire santé solidaire (ex CMU-C et ACS) :

« Depuis son lancement en 2019, nos équipes accompagnent au quotidien les personnes dans le parcours de la Complémentaire santé solidaire et leur en facilitent chaque étape. Nous avons ainsi mis en place un site d'information (www.complementaire-sante-solidaire.fr), un formulaire web ludique permettant de pré-remplir la demande, un tutoriel vidéo et un numéro d'appel non surtaxé. Et pour celles qui le souhaitent, nous proposons des garanties optionnelles dites Conforts à moindre coût (ex : chambre particulière) » - Extrait du site Les Echos - Le 19/11/2019

Parce qu’être couvert par une couverture santé préserve du renoncement aux soins, APS Prévoyance est gestionnaire de la Complémentaire Santé Solidaire et propose des solutions d’assurance à faible coût, ouvert à tous (découvrir les gammes de garanties APS Prévoyance). Plus que jamais, APS Prévoyance s'inscrit « dans une démarche sociale et solidaire en faisant de l'équité et l'accès aux soins de tous un engagement total ! »

A lire :

A ne pas confondre :

Le refus de soins (par un professionnel de santé) :

« Le refus de soins s’entend par tout comportement qui conduirait, directement ou indirectement, à une absence de soins ou de traitements adaptés à votre état de santé. Bien qu’il soit possible pour un professionnel de santé de refuser de dispenser des soins, cette faculté ne doit pas s’apparenter à une discrimination. » - Extrait du site du Ministère de la santé et de la prévention
Le non-recours (aux prestations sociales) :

« Personne éligible à une aide sociale auquel il ne recourait pas - Extrait du site vie-publique.fr